Le photographe britannique Martin Parr est décédé à Bristol à l'âge de 73 ans, après une carrière où il a capturé les détails de la vie quotidienne avec des couleurs saturées et un ton ironiquement maîtrisé. Il laisse derrière lui un vaste archive qui dépeint le visage de la société britannique sans embellissement, donnant une présence marquée aux petits détails.
Un jour, Parr a déclaré qu'il prenait « des photos sérieuses sous un vernis de légèreté », une phrase qui résume sa philosophie visuelle. Sa fondation a annoncé son décès le 7 décembre 2025, et il avait révélé cette année à la revue « Esquire » qu'il souffrait d'une leucémie incurable.
Martin Parr est né dans le Surrey, au sud-est de l'Angleterre, et a hérité de sa passion pour la photographie de son grand-père. Sa carrière a véritablement décollé en 1986 avec le livre The Last Resort: Photographs of New Brighton, qui documentait les vacanciers de la classe ouvrière à New Brighton. Ce travail a suscité un vif débat critique sur son angle d'approche et sa vision ; certains critiques y ont vu un regard condescendant sur ses sujets et un traitement peu flatteur des « travers » quotidiens de ses personnages, utilisant une palette de couleurs vibrantes qui évoque des cartes postales des années 1950 et 1960.
En revanche, ses partisans ont souligné que la force de Parr résidait dans son authenticité visuelle et son désir de montrer ce à quoi ressemble vraiment la vie pour la majorité des Britanniques, sans adoucissement ni condamnation. Il exprimait son admiration pour ce qu'il appelait « la folie des Anglais », qualifiant la société de « bizarre » qui confère à ses images une vie et un sens.
Son objectif ne s'est pas limité à la Grande-Bretagne ; il a photographié en Corée du Nord et au Japon, tout en documentant des restaurants américains modestes et des touristes à Paris, avec une tendance vers une « hyperréalisme » rendant les détails quotidiens plus frappants et significatifs.
Au cours de sa carrière, Martin Parr a publié plus d'une centaine de livres photographiques qui ont eu un impact significatif sur la photographie documentaire et ses techniques narratives. Il laisse derrière lui sa femme Suzie, sa fille Eileen, sa sœur Vivian, et son petit-fils George.


