"Mother" de Teona Strugar Mitevska. Mère Teresa au Festival International du Film de Marrakech

Rédigé le 02/12/2025
Cinéma | سينِما


 Le film "Mother" (ou "Teresa"), réalisé par la Macédonienne Teona Strugar Mitevska, fait sensation à la 22e édition du Festival International du Film de Marrakech. Projeté cette semaine dans la ville ocre, ce drame retrace sept jours décisifs en 1948 dans la vie de Mère Teresa à Kolkata, juste avant la fondation des Missionnaires de la Charité, avec Noomi Rapace dans le rôle titre.

La réalisatrice, née comme Mère Teresa à Skopje en Macédoine du Nord, dépeint une nonne de 37 ans attendant l'autorisation du Vatican pour quitter son couvent et servir les pauvres. Tourné à Kolkata, le film mêle faits historiques et fiction, comme l'histoire d'une sœur enceinte que Mère Teresa enferme, refusant l'avortement et révélant ses failles humaines. Mitevska, qui avait déjà réalisé un documentaire sur la sainte en 2013, présente ici une figure ambitieuse, stricte et maternelle, loin de l'icône parfaite.

Après son ouverture de la section Orizzonti à Venise en septembre, "Mother" enchaîne les festivals mondiaux et trouve à Marrakech un écho particulier. La ville, hub culturel d'Afrique du Nord, accueille ce portrait nuancé d'une femme rebelle dans un monde d'hommes, questionnant foi, maternité et engagement social. Noomi Rapace incarne une Mère Teresa doutant de sa vocation, écrivant des lettres au Vatican depuis sept ans, marchant dans les ruelles pour distribuer aide aux lépreux.

Ce film renforce le prestige du Festival de Marrakech, du 28 novembre au 6 décembre, en attirant des productions internationales audacieuses. Marrakech se positionne comme plateforme de dialogues sur les figures complexes de l'humanité, boostant son tourisme culturel et son rayonnement diplomatique. L'œuvre interroge les controverses autour de Mère Teresa, comme sa position sur l'avortement, rendant son legs actuel dans un contexte mondial marqué par les inégalités.

Présenté en séance spéciale au Palais des Congrès, "Mother" met Marrakech sous les feux des projecteurs, dynamisant hôtels, restaurants et échanges artistiques. Pour le Maroc, c'est une vitrine de soft power, valorisant la liberté créative sans tabous. Cette projection illustre comment la ville ocre amplifie des voix universelles, reliant passé et présent dans un festival qui unit le Sud et le Nord.